6h05 : Réveil matinal dans la cabane des Pinatels. Nous éliminons notre trop-plein organique, face au lever du soleil.
7h : Nous hésitons : pantalon/short sandales/baskets. Le temps est maussade, l’air frais, nous choisissons la mauvaise option par confort. Rapidement, nos baskets filtrent la rosée qui s’accumule gentillement dans nos chaussettes. Nos bas de pantalon, nous gèlent les mollets.
9h : Nous traversons pour la troisième fois un torrent jonché de troncs pêle-mêle, emportés par une avalanche. Telle la famille Rodriguez, nous enjambons à tour de rôle, les embâcles en tentant de ne pas perdre l’équilibre.
9h15 : Vannés par l’eau qui nous glace les pieds, nous remplaçons nos vulgaires baskets de trekking par nos légendaires gore-Tex, i.e. nos sandales d’alpinisme. Imperméables, elles laissent notre propre cuir faire le job de barrière anti-gouttelettes et nous garantit une aération maximale!
11h : Heure de la tarte au refuge! Nous faisons la rencontre de Thomas, le guide du coin qui a grimpé avec les plus grands Bonatti, Desmaison… tutoie Sylvain Tesson… Il a ouvert l’essentiel des voies du petit Yosemite de Mariailles et a même sorti un topo sur la grimpe dans le Sahara. Il a entre autres ouvert la célèbre grande voie « Lunules Party » qui commence par un rappel, que nous avons testé quelques années auparavant avec Lulu et Kevin. Au fil de notre discussion, Thomas tombe sous le charme d’Ariane et nous invite à revenir pour passer un moment dans son refuge avec sa femme et ses filles pour que nous puissions faire des cordées légendaires.
11h30 : Les conseils de Thomas en poche, nous partons dans la brume l’assaut du Canigou, caressant le doux espoir que le temps reste clément avant notre redescente sur la cabane d’Arago située sur le versant opposé, au pied du pic.
12h30 : Ambiance suspendue sur la ligne de crête des Barbets. 12h45 : Nous contournons les névés en essayant de préserver nos pieds au sec dans nos sandales.
12h50 : Nous sautons de roche en roche au-dessus des névés, le long de la crête. Nous plongeons dans un paysage grandiose. Le Pic est encore loin mais demeure très impressionnant. Il nous offre une face particulièrement austère et minérale, nous doutons d’atteindre son sommet…
13h : Un coin de ciel bleu nous invite à la tentative de sommet. Nous chaussons nos baskets et appliquons à la lettre les conseils de Thomas.
13h30 : Le sac de rando devenu encombrant et inutile est posté sous des roches, à l’abri de la pluie tandis que nous partons tous les trois à l’assaut du pic par la cheminée, l’itinéraire aérien, le seul possible sur notre versant. 13h40 : Le temps se couvre de nouveau, nous accélérons le pas…14h : Nous y sommes! Allaitement au sommet.
14h10 : Nous traçons vers la vallée, les nuages sont toujours au-dessus de nous, pas d’orage qui se prépare mais peut-être que nous n’échapperons pas à une belle averse…Nous sortons les capes de pluie par précaution et cavalons pour atteindre la cabane.
14h20 : Les premières gouttes nous rattrapent. Puis, elles deviennent solides. C’est quoi?! De la neige!? De la grêle !? Non simplement du grésil qui bat nos capes. Ariane bien à l’abri pique un roupillon pendant que nous gagnons la cabane.
14h30 : Le grésil s’arrête comme il est venu. La lumière est merveilleuse, nous en profitons pour faire quelques prises de vues et immortaliser cette incroyable journée!
15h : Nous atteignons la cabane déjà occupée par un père et sa fille avec qui nous partagerons une nuit reposante sur une paillasse à quelques maigres cm de la toiture.
21h30 : Nous nous faxons pour rejoindre nos couches et plongeons dans les réconfortants bras de Morphée.
Classés dans :2020 - Traversée des Pyrénées à pied avec bébé, Carnet de bord
Cet article a été écrit par Alizée Conraud
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